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Antoine Isambert / Une année si particulière

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Antoine, tu diriges ICG, une société de conseil en stratégie opérationnelle. Comment s'est passée cette année si particulière pour vous ?

Particulière, c'est le mot juste. Passée l'acceptation de la situation, la révision du business plan, je me suis concentré sur mon équipe. Mon seul objectif était de maintenir un rythme global. J'ai effectué un retour d'expérience collégial sur certaines fonctions clés de l'entreprise : commercial, communication, Ressources Humaines, Intégration. J'ai pris le pouls de nos clients. Les échanges réguliers en équipe et avec les clients nous ont permis de progresser durant cette année si particulière.

Y a-t-il une grande différence chez tes clients en fonction des secteurs? Ou bien la réponse tient-elle à d'autres facteurs?

Je n'ai pas ressenti de différences majeures entre les différents secteurs que nous accompagnons hormis celui de la santé pour lequel le peu de disponibilité des personnes a rendu la tâche plus complexe.

Tu as dû gérer les incertitudes et éventuellement le stress lié, non seulement pour toi, mais aussi en tant que dirigeants de 5 employés. Quels ont été les faits marquants en la matière ? Qu'est ce qui a été le plus délicat, ou encore le plus porteur ?

Le stress est inhérent à la fonction de dirigeant d'entreprise et l'incertitude est l'un des moteurs quotidiens de l'action. L'incertitude est indispensable selon moi dans le processus créatif. 

Toutefois, l'incertitude fut particulièrement forte surtout lors du premier confinement et le reste encore à date. Il faut trouver de nouveaux repères, il faut interroger son business model pour savoir si celui-ci est pérenne. On pilote à vue. Et j'ai hâte de retrouver quelques îlots de certitude. Ce dont je suis convaincu, c’est que le Conseil a de beaux jours devant lui.

Dans quelle mesure le travail à distance s'est-il imposé chez ICG ? Quelle est ta politique en la matière et pourquoi ?

Le métier du Conseil est un métier itinérant. Nous sommes en adaptation permanente de nouvelles situations. L'autonomie est essentielle. Chaque consultant a géré son espace de travail selon sa compréhension de la situation : chez lui, chez le client, au bureau ICG. Aucune règle en la matière mais un seul objectif : être opérationnel et fort pour nos clients.

On entend beaucoup les termes de résilience et d'adaptation: ressens-tu un changement de paradigme dans ton secteur ou bien faut-il plus simplement faire le dos rond en attendant des jours meilleurs ?

L'un n'empêche pas l'autre. On fait le dos rond tout en gardant nos sens en éveil ! On garde le contact avec l'ensemble des parties prenantes afin d'identifier les manquements, les éléments à risque et nous adaptons nos interventions en conséquence. Le regard extérieur du Conseil est très efficace en cette période pour accompagner la résolution de certaines incompréhensions qui sont plus fréquentes dû au manque de contact direct.

Quels sont les signaux économiques en ce début d'année ? Qu'est ce qui caractérise ton état d'esprit: la prudence, l'audace ?

Les deux encore une fois. Si nous sommes toujours opérationnels, c'est que nous avons su être prudents. Cependant, la prudence ne peut être l'axe stratégique majeur d'une entreprise. Nous devons avoir une audace mesurée c'est à dire éclairée par nos clients, nos partenaires. Ce début d’année est plein de bonnes intentions mais la mise en action est ralentie.

Peut-être un mot plus large sur ce que t'ont inspiré les politiques gouvernementales de santé publique ou encore de soutien aux entreprises via le mécanisme de chômage partiel massif notamment (qui n'est jamais "gratuit", la dette s'accumule...) ?

Les politiques gouvernementales sont l'une des composantes avec lesquelles le dirigeant d'entreprise doit composer. C'est une donnée d'entrée de la stratégie. J'ai donc une approche pragmatique : je laisse la politique aux gouvernants et je me focalise sur la gestion de mon entreprise en essayant d'adapter son fonctionnement pour être en cohérence avec les décisions adoptées. Ont-ils raison ? Ont-ils tort ? … Je suis preneur des bonnes nouvelles et garde chevillé au corps un optimisme réaliste. 

Antoine Isambert [ Linkedin ]

 


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