Moins connues que les grandes entreprises, moins nombreuses que les PME et moins médiatisées que les start-ups, les ETI (entreprises de taille intermédiaire) n’en occupent pas moins une place importante dans l’économie française, qu’il s’agisse de production, d’emploi, d’innovation ou d’exportation. De vraies conquérantes du monde ! Il est donc compréhensible que de nombreux responsables regrettent qu’elles ne soient pas plus nombreuses comparativement à d’autres pays européens, l’Allemagne et l’Italie en particulier ; mais des raisons historiques et fiscales expliquent largement ces écarts. Ce cinquième numéro de la Lettre de XMP Consult leur est consacré.
Ce numéro bénéficie de l’expertise de deux responsables de Bpifrance, qui connaissent particulièrement bien les ETI. Leurs contributions, sous la forme d’interviews, fournissent une analyse très instructive et éclairante du monde des ETI et des enjeux auxquels elles sont confrontées. Nous remercions donc chaleureusement Messieurs Guillaume Mortelier et Philippe Mutricy.
Les ETI françaises sont évidemment diverses, comme le montrent les différents articles. Mais une question générale peut être posée : la taille et plus généralement les spécificités des ETI constituent-elles plutôt des atouts ou des handicaps pour réussir dans un environnement économique et sociétal en profonde et rapide évolution ? Les ETI sont en effet confrontées aux mêmes exigences de transformation que les grandes entreprises (transformation digitale, transition environnementale, gestion des parties prenantes, poids de l’innovation…). Or elles disposent de nettement moins de ressources, de compétences pour mener à bien ces transformations, leurs patrons sont souvent seuls et toujours très accaparés par le quotidien. Paradoxalement, les dirigeants des ETI sont peu enclins à aller chercher à l’extérieur les ressources et expertises qu’ils n’ont pas en interne. L’ouverture vers l’extérieur, les partenariats, les coopérations constituent pourtant aujourd’hui des moyens efficaces et fréquents pour accéder aux moyens et expertises nécessaires. Problème de confiance, de savoir-faire, de culture… ? Il s’agit dans tous les cas d’un enjeu majeur pour les ETI, car la capacité à construire un écosystème vaste, dynamique et puissant est indispensable pour valoriser et démultiplier les atouts des ETI.
Cette situation se retrouve évidemment dans le relativement faible recours aux consultants par les ETI. Les causes sont à rechercher auprès des deux parties. Les approches et outils développés par les cabinets de conseil pour les grandes entreprises sont en effet souvent mal adaptés aux ETI et à leurs dirigeants qui ont plus besoin d’accompagnement personnalisé pour mener leurs transformations que de solutions établies. Comme le montrent plusieurs auteurs de ce numéro, les collaborations entre les ETI et les consultants peuvent être extrêmement fructueuses, à condition d’être basées sur la bonne compréhension des besoins et attentes des dirigeants, la justesse de l’intervention proposée et la confiance dans les intervenants. C’est là la force des consultants indépendants que sont les membres de XMP-Consult.
Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Benoît Grouard
Responsable éditorial de la Lettre.